En République démocratique du Congo, l’étau judiciaire se resserre autour du ministre de la Justice, Constant Mutamba. Visé par des poursuites judiciaires autorisées par l’Assemblée nationale, il devrait présenter sa démission ce mercredi 18 juin 2025. Le procureur général près la Cour de cassation a initié la procédure, marquant une étape cruciale dans le bras de fer qui oppose depuis plusieurs mois le ministre à une partie de la magistrature.
Personnalité controversée, Constant Mutamba s’était illustré par ses prises de position dures envers le corps judiciaire, dénonçant ce qu’il considérait comme des dysfonctionnements structurels. Mais ses attaques répétées contre certains magistrats ont contribué à dégrader une relation déjà fragile. Sa mise en accusation est interprétée par plusieurs observateurs comme la conséquence directe de cette confrontation prolongée.
Selon des sources proches du dossier, le Président Félix Tshisekedi a reçu Mutamba en entretien ce mardi 17 juin. S’il n’a pas officiellement exigé sa démission, le chef de l’État n’aurait pas non plus manifesté d’opposition à un retrait volontaire du gouvernement, qui permettrait à la justice de suivre son cours sans interférences politiques.
La démission annoncée du garde des Sceaux ouvre désormais un nouvel épisode dans un contexte institutionnel déjà tendu, alors que le pays tente de renforcer l’indépendance de sa justice. Cette affaire met en lumière les limites de l’équilibre entre pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire en RDC, et relance le débat sur la responsabilité des membres du gouvernement face à la loi.
Reste à voir si cette démission apaisera les tensions ou si elle marquera le début d’une nouvelle série de révélations. En attendant, c’est tout le ministère de la Justice qui entre dans une phase d’incertitude, en pleine période de recomposition politique post-électorale.
