Récemment, le gouvernement ivoirien a émis une note circulaire qui a bouleversé l’industrie des boissons : la suspension des importations de boissons alcoolisées jusqu’à la fin de l’année 2023. Cette décision controversée a été prise en réponse à l’inquiétude croissante concernant la combinaison du Tramadol, un analgésique opioïde potentiellement addictif, avec des boissons énergisantes. Bien que l’objectif annoncé soit de préserver la santé des Ivoiriens, la question qui se pose est de savoir si cette mesure cible la vraie menace, à savoir le Tramadol, ou si elle masque d’autres enjeux, notamment la manipulation par certaines entreprises qui profitent de la situation pour créer une concurrence déloyale.
L’utilisation du Tramadol, un puissant analgésique opioïde, est à l’origine des préoccupations de santé publique. Il est essentiel de reconnaître que le Tramadol, en soi, peut entraîner des conséquences graves s’il est mal utilisé. Il est couramment détourné de son usage médical approprié, ce qui peut entraîner une dépendance et des effets secondaires indésirables. De plus, lorsque le Tramadol est associé à des boissons énergisantes, les risques pour la santé augmentent de manière exponentielle, exposant les consommateurs à des problèmes cardiaques, neurologiques et d’autres risques majeurs.
La suspension des importations de boissons alcoolisées peut être perçue comme une réponse temporaire à ce problème, visant à sensibiliser le public aux dangers potentiels. Cependant, la véritable question qui se pose est la suivante : pourquoi s’attaquer aux boissons énergisantes, alors que le problème réside dans la combinaison dangereuse du Tramadol avec n’importe quelle boisson ? La solution réside dans la réglementation stricte de l’accès au Tramadol et de son utilisation. Cela permettrait de réduire les risques liés à cette drogue potentiellement mortelle.
La controverse autour de cette décision découle également des allégations de manipulation de certaines entreprises. Selon de nombreuses sources, certaines sociétés profitent de la situation pour évincer leurs concurrents et gagner un avantage concurrentiel en cette fin d’année. Cela soulève des questions sur l’éthique des affaires et la transparence du marché. Les autorités devraient enquêter de manière approfondie sur ces allégations et prendre des mesures si nécessaire pour rétablir un marché équitable.
En fin de compte, la suspension des importations de boissons alcoolisées en Côte d’Ivoire met en évidence la nécessité de faire face au problème sous-jacent, à savoir l’abus du Tramadol. La santé publique doit rester une priorité, mais cela doit être réalisé par le biais de réglementations strictes et d’une sensibilisation du public sur les dangers du Tramadol, plutôt que de s’attaquer aux boissons énergisantes en tant que telles. La transparence, l’équité et la réglementation des médicaments potentiellement dangereux sont des éléments essentiels pour garantir la sécurité des citoyens ivoiriens et maintenir un marché équitable pour toutes les entreprises.
Paul KONAN
